Comment sanctionner l’affaire de Kertch et lever l’asphyxie rampante des ports de Berdyansk et de Marioupol?

Un acte de piraterie contre des bâtiments de guerre ukrainiens dans les eaux internationales

Le dimanche 25 novembre 2018, des navires du FSB ont éperonné et tiré sur des bâtiments de guerre ukrainiens qui désiraient rallier Marioupol, Mer d’Azov, depuis Odessa, Mer Noire, via le détroit de Kertch. Deux patrouilleurs ukrainiens, le  Berdyansk et le Nikopol, ainsi qu’un remorqueur, le Yany Kapu, ont été capturés par le FSB  à 14, 39 miles nautiques du rivage de la Crimée. Les 24 hommes d’équipages ont été emmenés en captivité dans la Crimée occupée. Certains d’entre eux ont été blessés par les tirs russes. Comme alibi, irrecevable, la Kremlin invoque le viol de «ses» eaux territoriales, non reconnues par le droit international car elles appartiennent juridiquement à la Crimée ukrainienne. 

L’accusation d’une pénétration dans des eaux territoriales russes, si elles étaient reconnues internationalement, ne serait pas d’une grande importance. Il s’agit pourtant de la seule ligne de défense du Kremlin. En effet, l’action du FSB touche aux intérêts de l’ensemble des pays du monde.

Une menace pour l’ensemble du commerce mondial

Aucune nation ne peut cautionner l’opération russe. En obturant le détroit de Kertch avec un cargo, en bloquant puis en attaquant des navires d’un autre pays, la Russie s’est opposée au libre transit prévu à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, signée en 1982. Il n’est concevable pour aucun pays d’accepter ce type d’initiatives en eaux resserrées sinon demain ce seront les détroits du Bosphore, du Skagerak, de Gibraltar, de la Sonde, de la Malacca, de la Manche (en raison des rails montants et descendants) etc. qui dépendront du bon vouloir des Etats riverains. Rappelons que 80% du pourcentage du trafic mondial et 70% de sa valeur transitent par la mer. D’un conflit local dont le monde se soucie fort peu, le FSB, par un aveuglement sidérant, a fait un enjeu international. En conséquence, l’Ukraine n’a jamais eu autant de soutiens, au moins oraux, car ces soutiens défendent leurs propres intérêts.


Une action qui ne peut que soulever des inquiétudes dans le monde. Le détroit de Kertch volontairement fermé par un cargo.

Surenchère dans la menace faite à toutes les puissances maritimes militaires et surtout commerciales

Depuis l’acte de guerre ouverte du 25 novembre dans le détroit de Kertch et son humiliation au Conseil de Sécurité de l’ONU, Vladimir Poutine, a décidé de continuer l’approfondissement de son plan d’étouffement en renforçant son blocus de la Mer d’Azov pour les navires à destination ou provenant de Marioupol et de Berdiansk. Plusieurs dizaines de navires, non exclusivement ukrainiens, sont empêchés de sortir ou d’entrer dans la mer d’Azov. Les ports de Berdiansk et Marioupol font état de retards prolongés (voir graphique, ci-dessous, des navires en attente). Certains jours, le trafic est nul. Le monde civilisé dispose de la preuve du crime, de l’objectif poursuivi par ce crime et de l’identification, sans contestation possible, du criminel. A lui de savoir s’il va, une fois de plus, courber l’échine au risque de s’exposer, par la suite, à  un niveau de difficulté encore plus critique, quand Azov sera devenu la mer intérieure du cartel des siloviki qui en rançonneraient et/ou ruineraient les riverains. 


 Source Українська правда

Plutôt que de prêcher l’apaisement, qui n’a que pour résultat de légitimer le fait en train de s’accomplir, il convient de restaurer la souveraineté de tous les Etats qui entourent la Mer d’Azov et d’assurer l’application effective de la liberté du commerce maritime. Il est indispensable de rendre trop coûteuse toute velléité de continuation de la situation actuelle et la marche vers l’objectif poursuivi par un Etat voyou.

France 24 | 29/11/2018 : Le blocus russe dans le détroit de Kertch, qui relie la mer d’Azov à la mer Noire, a des conséquences sur les ports ukrainiens de Berdyansk et Marioupol. Reportage à Berdyansk

A cette fin, si l’on fait le simple effort de comprendre que ce conflit maritime impose de raisonner différemment de celui du Donbass, purement terrestre, on voit qu’il existe des mesures relativement simples à mettre en oeuvre.   

Pour l’application très amicale du simple principe de réciprocité

Vladimir Poutine nous a montré qu’il n’est pas un homme de négociation. C’est un individu dont les méthodes d’intimidation sont celles de la pègre comme l’a expliqué Françoise Thom  dans son ouvrage « Comprendre le poutinisme ». Le guébiste ne connait que la force. Nous devons et nous pouvons lui faire comprendre qu’il n’a pas les meilleurs cartes en main. Pour cela, point n’est nécessaire de parler de sanctions. Il suffira d’appliquer un simple principe de réciprocité, principe que la Fédération de Russie est prompte à revendiquer dans son sens. Montrons lui que cela fonctionne aussi très bien dans l’autre sens. A ce jeu, on peut jouer à plusieurs!.   

Une procédure spécialement prévue pour les navires russes, ou commerçant avec la Russie, afin de leur garantir un très haut niveau de sécurité comme gage de « l’amitié entre les peuples »

La Russie, ayant très peu d’accès aux mers libres, serait extrêmement vulnérable à la mise en place, ailleurs, des procédures qu’elle exige pour Kertch.

Il suffirait d’appliquer ce mode opératoire, en indiquant l’état de tension qui règne à l’Est de l’Europe. Les Occidentaux, dans leur grande générosité, en raison de la situation instable, pourraient prendre des mesures de protections particulières pour les navires de leurs amis russes afin de les protéger contre le terrorisme bandériste, contre les mangeurs d’enfants que Poutine voit en Ukraine (V. Poutine sur Sputnik 28/11/2018 «Toujours blanchi», si Kiev «voulait manger des bébés au petit-déjeuner, il serait servi»)  et, tant qu’à faire, les djihadistes de Daesh:
– déclarations préalables avec un large préavis afin d’être certains que les moyens de protection requis seront parfaitement mis en oeuvre
– processus bureaucratiques sécurisé d’autorisations
– inspection des navires
– formation de convois
– mouillages d’attente

Ce ne sont pas les eaux resserrées qui manquent dans les pays de l’OTAN. On peut donc prévoir la « procédure Kertch » pour les navires russes ainsi que pour les navires provenant, ou à destination, de la Russie. On pourrait envisager d’étendre ce soin particulier à tous ces navires dès lors qu’ils quittent un de nos ports ou qu’ils y entrent sans même qu’ils aient besoin de franchir des détroits.

A Saint Nazaire, on pense très spontanément aux méthaniers brise-glace qui livrent le gaz de Yamal (c’est, en France, l’équivalent du Nord Stream 2 russo-germanique), dont le premier de ces navires porte le noble nom de Christophe de Margerie, défunt PDG de Total ainsi que regretté ami de MM Poutine et Medvedev. A titre d’exemple, trois jours de d’immobilisation obligatoire dans la zone de mouillage d’attente de l’estuaire de la Loire avant le chenalage et l’accostage puis plusieurs jours obligatoires, à quai, après déchargement, peuvent facilement trouver une justification en raison du caractère éminemment sensible de la cargaison (gaz naturel liquéfié), des risques d’explosion, des risques d’incendie  et à cause de la protection nécessaire dans une période de regain de tension. En systématisant, en France et chez nos alliés, ces mesures bienveillantes, il y a lieu de croire que la « procédure Kertch » commencerait à ne plus s’avérer aussi plaisante pour ses initiateurs.  

Le méthanier brise-glace russe "Christophe de Margerie" à quai à Montoir de Bretagne - Sanctions
Le méthanier brise-glace russe « Christophe de Margerie » à quai à Montoir de Bretagne 
© Christophe François / France 3

Voilà un type de mesure qui sera très souple, qui n’impactera guère le simple citoyen et qui pourra faire entendre raison assez rapidement au fauteur du blocus de la Mer d’Azov. 
Le prochain G20 pourrait être un rassemblement fort opportun afin mettre au point cette fraternelle protection de la « flotte russe ».

Bernard Grua, Nantes, 29/11/2018

ADDENDUM:

Mise à jour Kertch:
« Le ministre ukrainien de l’Infrastructure, Volodymyr Omelyan, a déclaré sur Facebook que deux ports ukrainiens situés sur la mer d’Azov, Berdyansk et Marioupol, étaient effectivement bloqués par la Russie et que 35 navires n’étaient pas autorisés à y mener des opérations normales. » RFE 30/11/2018 – 03:48 GMT
Le 30/11/2018 à 15:30 (GMT+1). Noter le très petit nombre de navires en mouvement, le grand nombre de navires au mouillage, l’absence de navire sous et de chaque côté du pont. Source MarineTraffic

Plus d’informations sur la piraterie du FSB, reprenant une partie des éléments présentés ci-dessus: « L’affaire de Kertch: montre-t-elle les limites de la verticale du pouvoir et du cartel des siloviki? »

L’affaire de Kertch: montre-t-elle les limites de la verticale du pouvoir et du cartel des siloviki?

L’affaire de Kertch ayant conduit à l’assaut sur des bâtiments de guerre ukrainiens ainsi qu’à la capture de ces navires et de leurs équipages est considérée par de nombreux observateurs comme une escalade délibérée dans la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine depuis mars 2014. Ici, il sera présenté un point de vue différent en examinant le fait qu’il pourrait s’agir d’un dérapage du FSB mal contrôlé par le pouvoir russe, qui permet à l’Ukraine de révéler au grand jour, sur le plan international, l’annexion larvée de la mer d’Azov par le Kremlin ainsi que le blocus économique des ports ukrainiens de Berdyansk et Marioupol.
Détroit de Kertch
Cette carte de la zone permet de voir les points suivants; En jaune, Marioupol et Berdiansk. En rouge, les territoires sous contrôle russe. En mauve, le détroit de Kertch.
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Photographies et clips du film « Cold War » de Pawel Pawlikowski

Cold War (Zimna wojna), est un film dramatique polonais tourné en noir et blanc, écrit et réalisé par Pawel Pawlikowski en 2018. Il a remporté le prix de la mise en scène au festival de Cannes. Les deux acteurs principaux sont Joanna Kulig (Zuzanna Michon dite Zula) et Tomasz Kot (Wiktor Warski). Chaque image est, en elle même, une photographie non seulement belle mais aussi magnifiquement composée et somptueusement éclairée.

Cette galerie a pour objet de faciliter l’analyse de ces différentes images du point de vue de la technique photographique. Les photos sont issues des trois publications suivantes: « Zimna Wojna » (2018) sur Poral EU ,  « Холодная война » (2018) sur KinoFilms.UA et de « Zimna Wojna » na Festiwalu w Cannes de la ŁÓDŹ FILM COMMISSION. Une collection plus complète des photos du film est visible sur Pinterest: « Photographies du film « Cold War », 2018, par Paweł Pawlikowski »

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La cathédrale de la Dormition à Iaroslavl, Russie d’Europe

De façon relativement inexplicable,  une photo de la cathédrale de la Dormition prise en été, à Iaroslavl, est la troisième prise de vue en terme de popularité de ma galerie comptant plus de deux milles clichés.Lire la suite « La cathédrale de la Dormition à Iaroslavl, Russie d’Europe »

La Sibérie, terre si méconnue et pourtant si ancrée dans l’imaginaire collectif

Certains espaces russes sont ancrés dans l’imaginaire et correspondent à un désir de découverte ou de dépaysement bien réel, même si, pour beaucoup d’entre nous, cette aspiration peine à se réaliser. Nous allons en obtenir, ici, la démonstration. Il est particulièrement intéressant de voir qu’au sein d’une galerie rassemblant plus de deux mille prises de vues  réalisées dans les principaux pays d’Europe et en Asie ce sont huit photos prises en Russie, qui sont les plus populaires[1]. Sur ces huit photos russes, sept ont été prises dans un autre monde, très différent de notre quotidien et de bien des destinations «exotiques» largement fréquentées et connues.
Cet autre monde est celui de la Sibérie orientale, en hiver par grand froid, voire par froid extrême. Plus étonnant encore, plus de la moitié de ces photos a été prise en moins de vingt quatre heures, alors qu’elles font partie d’une collection s’étalant sur une dizaine d’années. Nous tenterons de comprendre les causes de cette attractivité particulière en restituant les images dans leur environnement.

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Les faux profils et la fausse domiciliation russe du troll Laurent Courtois

Déconstruction méthodique et documentée de la fable russe élaborée par le troll Laurent Courtois. Analyse de sa chaîne de faux comptes et de la méthode employée pour semer le chaos et la discorde dans la communauté francophone ayant rejoint les russo-séparatistes du Donbass.

Afin de légitimer des prises de positions humiliantes à l’égard des personnes, de tous bords, qu’il entend contrer, le troll Laurent Courtois prétend résider en Russie. Un faisceau d’indices convergents met à mal cette assertion. L’examen de l’usage qu’il fait de ses faux comptes dévoile la supercherie de ce troll localisé dans la région Auvergne Rhône Alpes. La revue des faux comptes montre, aussi, que l’acharnement de Laurent Courtois cible majoritairement ceux qui appartiennent au camp dont il dit faire partie, à savoir les partisans d’une ligne pro-Kremlin. L’étude présentée ici n’a bénéficié d’aucune information autre que celle qui a été révélée par le troll Laurent Courtois, de façon délibérée ou par amateurisme.

Mise à jour juillet 2020: il a été confirmé que M. Laurent Coutois habite bien en Rhône Alpes, 88 chemin du Calvaire, 01300 Massignieu-de-Rives – Voir « Quand Laurent Courtois dévoile son lieu de résidence »
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Le poutinisme s’est déplacé, et nous sommes aveugles

Que ferons-nous demain, quand un continent entier nous haïra? Soit qu’il soit Salafiste, soit qu’il soit Poutiniste, et qu’il sera trop tard pour s’en inquiéter.

En France, nous tentons de combattre la propagande de Poutine de manière plus systématique mais avec les mêmes méthodes que celles utilisées en 2013 et en 2014. Pourtant, à une très large majorité, les Français ne font pas confiance à Poutine et il n’est guère à espérer que les efforts déployés y changent quelque chose, de façon autre que marginale. Ce faisant nous négligeons totalement des millions de francophones chez qui cette propagande gagne chaque jour de nouveaux adeptes. Cette prise de conscience ne se fait pas. Pourtant, elle est urgente. Je reprends ici la dernière partie d’un papier écrit en avril 2018, qui parait de plus en plus d’actualité: « La pénétration du poutinisme en France, progression ou endiguement? »

Hors d’Europe, le poutinisme recule en certains endroits du monde. C’est le cas au Moyen Orient, où le Russe commence à être aussi haï que l’Américain, le tout en beaucoup moins de temps. Néanmoins, il reste une région où le poutinisme prospère et à laquelle nous ne prêtons pas assez attention. Il s’agit du Maghreb.

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Sibérie: la mine perdue de Batagol et le pays secret des Soyots

Caravane de traineaux transportant les provisions, près du poste Kanginsky, aux frontières de la Chine, 18 mars 1849. Album : Souvenirs de Sibérie, 1840-1862 Jean-Pierre Alibert, 1820-1905 Géologue, découvreur et exploitant de mines de graphite en Sibérie. Gouache signée Carl. Wolff Expédition scientifique / Paysage
Caravane de traîneaux transportant les provisions, près du poste Khanginsky, aux frontières de la Chine, 18 mars 1849. – Album : Souvenirs de Sibérie, 1840-1862 Jean-Pierre Alibert – Gouache signée Carl. Wolff  © Musée des arts et métiers-Cnam, Paris / photo M. Favareille  (Note: à cette époque, la Mongolie faisait partie de l’empire chinois)

Batagol, une mine perdue au fond des monts Saïan orientaux

Intérieur de la mine de graphite de Batougol (monts Saïan, Sibérie), découverte en 1847 et exploitée par Jean-Pierre Alibert. Planche tirée de La mine de graphite de Sibérie découverte en 1847 par M. J.-P. Alibert, Paris, Poitevin, 1865.
Intérieur de la mine de graphite de Batagol (monts Saïan, Sibérie), découverte en 1847 et exploitée par Jean-Pierre Alibert. Planche tirée de La mine de graphite de Sibérie découverte en 1847 par M. J.-P. Alibert, Paris, Poitevin, 1865. CC Hadrianus13

En Sibérie, près de la frontière mongole, sur le plateau de l’Oka (Okinksy Rayon), au cœur de la solitude des monts Saïans orientaux, le temps ne s’est pas arrêté. Mais, au cours de nos pérégrinations, dans le pays secret des Soyots je n’ai pas croisé un seul habitant, connaissant ma nationalité, sans qu’il ne mentionne la mine de Batagol fondée par le Français, Jean-Pierre Alibert, en 1847. On n’oubliait pas non plus de me rappeler qu’un des descendants de ce découvreur a cherché la mine, sans succès.

Sans même connaitre cet épisode historique, voilà plus de deux ans que je souhaitais aller dans l’Okinsky Rayon, le « petit Tibet russe ». On le disait ignoré des touristes et des Occidentaux. Aucun de mes amis et contacts russes, y compris ceux d’Irkoutsk, n’y avait jamais posé les pieds. Sans réseau, en Russie, le voyageur étranger n’est rien. A l’inverse, un bon tissu relationnel y ouvre des horizons insoupçonnés.  A force d’écrire et d’en parler, j’ai été recommandé à Andreiy Bezlepkin, un photographe de Tver, qui, en juillet 2008, pour la deuxième fois consécutive, retournait dans ce lieu étonnant. J’ai donc eu la chance de rejoindre son équipe russe mais j’étais loin d’imaginer ce que j’allais y apprendre.Lire la suite « Sibérie: la mine perdue de Batagol et le pays secret des Soyots »

Comment Poutine a-t-il remporté la demi-finale France-Belgique et comment va-t-il récidiver en finale?

FRANCE-RUSSIA-DIPLOMACY

La présence, sans conditions, d’Emmanuel Macron au match de demi-finale de la coupe du Monde fut-elle seulement une erreur diplomatique?

A la différence du contrat relatif aux navires Mistral dont plus de 60% des Français approuvaient la livraison, la majorité du pays a aujourd’hui une position défavorable à l’égard du Kremlin en ce qui concerne les prisonniers politiques ukrainiens détenus par la Russie. Tous les jours paraissent, en France, des articles s’émouvant de leur sort et, particulièrement, de celui d’Oleg Sentsov.Lire la suite « Comment Poutine a-t-il remporté la demi-finale France-Belgique et comment va-t-il récidiver en finale? »

Reblog: À Marinka, vivre sur la ligne de contact – Ioulia Shukhan

Très bel article d’Ioulia Shukhan sur la vie en zone de guerre dans le Donbass.

Avatar de iouliashukancarnets de terrain de Ioulia Shukan

Depuis que la guerre s’est invitée, le 11 juillet 2014, à Marinka, commune pavillonnaire en plein cœur des steppes de l’Est ukrainien, ses 10 000 habitants (près de 6 000 aujourd’hui) subissent quotidiennement les inconvénients de leur nouvelle vie. La contre-offensive donnée alors par l’armée ukrainienne contre les forces séparatistes, s’est arrêtée à la sortie Est de la ville, à une dizaine de kilomètres de la métropole de Donetsk. La ligne de contact, redessinée quelque peu par de violents combats du début juin 2015, s’est plus au moins fixée depuis. Elle traverse, du Nord au Sud, la partie orientale de Marinka, bordant certaines rues, courant parallèlement à d’autres, annexant quelques unes. Elle laisse plusieurs terrils, ces collines formées par l’amoncellement des déblais de mines, en territoire séparatiste ou en « zone grise » visitée par les deux parties. Au lieu de constituer des obstacles naturels et protéger les habitations, ces terrils servent…

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