Il est malheureusement devenu une pratique usuelle de blâmer les « médias mainstream » pour mieux propager une littérature complotiste ou une « information » écrite par une propagande étrangère, lesquelles visent au chaos dans notre société. C’est pourquoi il est particulièrement pénible de devoir reprendre les journalistes d’un quotidien ayant pignon sur rue. Mais, ici, une mise au point s’imposait auprès de la rédaction rochelaise du journal Sud Ouest concernant la fable russe du « Shtandart », que des correspondants locaux promeuvent, avec complaisance, sans vérification et sans même ternir compte des éléments documentés, qui sont portés à leur connaissance.
À l’attention de :
Madame Jenny Delrieux, journal Sud Ouest la Rochelle, j.delrieux@sudouest.fr,
Monsieur Alain Babaud, journal Sud Ouest la Rochelle, a.babaud@sudouest.fr
Copie :
Madame Flore Galaud, Rédactrice en Chef du journal Sud Ouest, f.galaud@sudouest.fr
Monsieur Frédéric Zabalza, journal Sud Ouest la Rochelle, f.zabalza@sudouest.fr
Monsieur Jean-Pierre Pasternak, Président de l’Union des Ukrainiens de France
Monsieur Javier H. Rodríguez, El Faro de Vigo
Monsieur Manuel Vilas López, Galiciapress
Madame Marta Skyba, Présidente de Girasol, Asociación de Ucranianos en Galicia,
Objet:
La Rochelle, le journal Sud Ouest et la « fable russe du Shtandart »
Nantes, le 16 décembre 2022
Chère Madame, Cher Monsieur,
J’ai le plaisir de vous faire parvenir notre communiqué concernant notre manifestation du 11 décembre 2022. « « Shtandart », le navire russe qui viole les sanctions européennes avec le soutien des autorités de La Rochelle« .
Je vous remercie d’avoir annoncé notre événement et d’avoir donné la position officielle du maire de La Rochelle ainsi que celle du préfet de Charente-Maritime concernant l’affaire du navire russe Shtandart. Ainsi, lors de notre rassemblement du 11 décembre, à la lecture du cinquième volet des sanctions (pièce jointe), tous, sauf hélas le journal Sud Ouest, ont pu constater le caractère infondé, si ce n’est mystifiant de leurs justifications. Reste la question que chacun se pose, qui est celle de savoir les intérêts, éventuellement personnels, que servent ces deux personnalités en poursuivant ainsi, dans la tromperie pro-russe et l’illégalité. Voilà un beau sujet d’enquête.
Par ailleurs, Madame Jenny Delrieux, je regrette pour votre journal, Sud Ouest, que vous n’ayez pas mis à profit l’échange téléphonique de plus d’une heure que nous avons eu ensemble, le jeudi 8 décembre 2022, ainsi que les éléments sourcés que je vous avais communiqués par écrit. « Scandale de la frégate russe « Shtandart » à La Rochelle : informations clefs« . En effet, je pense qu’il y avait, là, matière à faire un papier qui aurait approché la qualité de la presse espagnole, laquelle a fait honneur à sa profession pour ce même Shtandart. Je vous recommande, une nouvelle fois, la lecture de : « Una fragata rusa capea las sanciones y se dirige a Vigo » et « La fábula anti-Putin que permitió a la fragata rusa Shtandart atracar en Galicia » .
Si vous souhaitez faire œuvre de journalisme concernant la « fable russe du Shtandart », je suis prêt à vous communiquer tous les éléments de notre dossier. Vous tenez, ici, un sujet exceptionnel et unique sur le fonctionnement des réseaux d’influence d’une puissance étrangère en France. Cela vous permettrait de produire un document de référence avant que la presse d’investigation et/ou parisienne, voire étrangère, ne s’y intéresse. Une telle démarche serait plus conforme à la déontologie de votre profession et certainement plus agréable, pour vous, que le fait d’être partie prenante de l’écriture de cette même fable russe.
À ce titre, Madame Jenny Delrieux, votre texte mis en ligne le 9 décembre 2022, pour la partie indiquant que le cinquième volet des sanctions visait « les navires russes », était exact. Dans la version papier du 10 décembre, vous avez préféré remplacer cette information en précisant que les sanctions visaient les « navires de Poutine ». C’est faux. Cette modification, qui trompe les Rochelais, n’est pas anodine. Selon la « fable russe du Shtandart », celui-ci serait un « navire anti-poutine », de facto exclu du périmètre des sanctions que vous redéfinissez. Pourtant, même cette manœuvre est maladroite. Il existe bien des liens entre ce bateau et le régime de Poutine comme nous le montrons. On rappellera, au minimum, la période de construction du Shtandart avec l’aide de Sobtchak, dont le plus proche adjoint était Vladimir Poutine, parrain de sa fille Ksenia, le reportage de RT sur le Shtandart en 2014, le protocole avec les autorités russes de 2020 et la mission diplomatique officielle en Mer Egée, sous le haut patronnage du président de la Fédération de Russie, en octobre 2021. Ce sont là des éléments que je vous avais exposés.
Je vous invite donc, Madame Jenny Delrieux, à plus de transparence pour le bien de vos lecteurs et de vos clients. Je comprends que cela sera difficile. Votre parution du 14 décembre « La Rochelle : apprendre à naviguer à la barre du « Shtandart » » en apporte la preuve. Ainsi un navire qui promène des touristes pendant deux heures, principalement au moteur, serait un « voilier école » ? Ce ne sont pourtant pas les marins qui manquent à La Rochelle, pour vous conseiller si, un jour, vous décidiez de donner une forme de crédibilité maritime à ce que vous écrivez sous la dictée du russe Vladimir Martus, au lieu de contribuer à la mise en scène d’une farce russe. Pour ce qui est des propos de ce dernier, que vous rapportez concernant son soi-disant et insultant tropisme « pro-Ukrainiens », je laisserai les membres de la communauté ukrainienne répondre à celui qui a pris la fuite devant leurs femmes, leurs enfants et leur pousettes.
Je mets Madame Flore Galaud, rédactrice en chef du journal Sud Ouest, Monsieur Frédéric Zabalza, un de vos confrères ayant écrit sur le Shtandart, et Monsieur Jan-Pierre Pasternak, président de l’Union des Ukrainiens de France, en copie de ce message, que je publie sur mon blog et que je transmettrai probablement à la presse brittanique. Messieurs Javier H. Rodríguez et Manuel Vilas López, journalistes de Vigo, ainsi que Madame Marta Skyba présidente de de l’association des Ukrainiens de Vigo, pourront, pour leur part, en lire la version espagnole.
Une fois que vous aurez pris connaissance du texte du cinquième volet des sanctions, je serai à votre disposition pour toute précision complémentaire. Je vous prie chère Madame et cher Monsieur, de bien vouloir agréer l’expression de mes salutations distinguées.
Bernard Grua
Porte-parole du collectif « No Shtandart In Europe »
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