Dans les ports espagnols, la frégate russe Shtandart viole à nouveau les sanctions prises suite aux massacres de Boutcha

Dans les ports espagnols, la frégate russe Shtandart viole à nouveau les sanctions prises suite aux massacres de Boutcha

Le navire russe Shtandart, qui fraude les sanctions européennes, revient dans les ports espagnols : Vigo, Castellón, La Coruña.

Shtandart sailing plan 2024
Shtandart sailing plan 2024 https://shtandart.eu/fr/services/sail-with-us


La Opinion A Coruña, 01/03/2024 – Una fragata rusa atraca en A Coruña

Comme de nombreux navires russes contournant les sanctions, le Shtandart (MMSI: 273452840) a déconnecté son AIS, depuis le 6 juin 2022, afin de ne pas être localisé.


Contenu


Appel à la mobilisation

Le collectif No Shtandart In Europe appelle tous les Ukrainiens et tous les amis de l’Ukraine résidant en Espagne à S’OPPOSER, par tous les moyens possibles, à l’occupation de leurs ports par le navire russe Shtandart, ambassadeur d’un régime génocidaire.

Le collectif No Shtandart In Europe exige qu’il soit MIS FIN AUX AGISSEMENTS de Vladimir Martus, citoyen russe, capitaine-propriétaire du Shtandart, qui se moque de la réglementation et des lois de nos pays tout en les souillant par sa présence, sa propagande, ses mensonges et sa corruption ainsi que par les menaces et
les diffamations de ses lobbyistes ou de ses hommes de main.

Le collectif No Shtandart In Europe exhorte les Etats membres de l’Union à BANNIR Vladimir Martus, qui exploite à son profit la catastrophe humanitaire ukrainienne causée par ses compatriotes et par le suprémacisme impérialiste d’une culture russe qu’il promeut.


Un navire et son capitaine qui travaillent pour le gouvernement russe.

Vladmir Martus se prétend un opposant du régime russe, en exil depuis 2009. Cette fable, reprise sans vérification, par les médias français est fausse. Les textes russes y compris ceux de la main de Vladimir Martus montrent que ce dernier entretient des liens étroits avec Sergueï Choïgou et avec l’administration présidentielle de Vladimir Poutine. Le Shtandart présenté comme un navire anti-poutine est, en fait, un instrument de la propagande impérialiste russe.

La bibliographie russe (2007-2023), collectée par No Shtandart In Europe, est absolument sans aucune équivoque et contredit le discours victimaire présenté à la presse française ou espagnole par Vladimir Martus et par son réseau d’influence : bit.ly/na-russkom. Cette bibliographie russe est disponible également en français : bit.ly/shtandart-bibliographie

Un navire dont la présence est illégale dans les ports de l’UE.

À la différence des directives européennes, qui doivent être transcrite dans les législations nationales des pays de l’UE, les règlements revêtent une portée générale, ils sont obligatoires dans tous leurs éléments et sont directement applicables dans tous les États membres de l’UE. Ils y ont force de loi.

Le cinquième volet des sanctions adopté suite aux massacres de Boutcha est matérialisé par l’article 3 sexies bis du règlement européen n°833/2024 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A02014R0833-20221007#tocId18 :

  1. Il est interdit de donner accès, après le 16 avril 2022, aux ports et, après le 29 juillet 2022, aux écluses situés sur le territoire de l’Union à tout navire immatriculé sous pavillon russe, à l’exception de l’accès aux écluses pour quitter le territoire de l’Union…
Article 3 sexies bis §1 du règlement européen n°833/2024

Aucune des mensongères allégations (soutien de l’Ukraine, navire école, équipage ukraino-russe, opposant au régime russe, double nationalité du capitaine, organisation caritative, armateur allemand, victime de Poutine au même titre que les Ukrainiens, etc.) proférées par Martus et par son réseau ne vaudrait une dérogation au 5e volet des sanctions, y compris si elles étaient véridiques. Pourtant, ces balivernes sont invoquées en boucle par les autorités et la presse française, qui ne procèdent à aucune vérification et oublient souvent de citer, voire de lire, le texte des sanctions.

Flashmob à Boutcha contre la frégate russe Shtandart
Flashmob à Boutcha contre le Shtandart

Un navire qui, en France, fraude la réglementation UE avec des complicités jusqu’au sommet de l’appareil d’état.

Selon les dispositions européennes (National competent authorities sanctions implementation, pièce jointe 1, pages 15 et 16), en France, la coordination générale des sanctions est assurée par le Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères). L’interdiction d’entrer dans les ports doit être mise en œuvre par les préfets de départements et/ou les directeurs des grands ports maritimes (Marseille, Nantes, Dunkerque, La Rochelle, Bordeaux). Les préfets de départements sont nommés par décret du président de la République française. Les directeurs des grands ports maritimes sont nommés par décret du gouvernement de la République française. En clair, dans un Etat aussi jacobin et aussi centralisé que la France, aucun des « responsables » de cette fraude n’a de compte à rendre aux élus du peuple ou aux citoyens, dont un large nombre désapprouve cette collaboration toxique.

La présence du Shtandart est source de scandales dans les ports visités.

Twitter, la présence du Shtandart est source de scandales dans les ports visités.
Audience des tweets s’opposant au viol des sanctions par le Shtandart

En Ukraine, en Espagne et en France, des manifestations et des flashmobs s’opposent à la présence du Shtandart : https://bit.ly/shtandart-protests

Un ordre de la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED), non signé, ré-écrit l’article 3 sexies bis du règlement européen n°833/2024.

  • un navire relevant du champ d’application des conventions internationales pertinentes (les conventions SOLAS, MARPOL ou convention internationale sur les lignes de charge). En pratique, il s’agit des navires de 500 GT et plus (du plus petit au plus grand) qui naviguent commercialement dans la navigation internationale;
  • un yacht d’une longueur égale ou supérieure à 15 mètres, ne transportant pas de marchandises et ne transportant pas plus de douze passagers;
  • ou c) un bateau de plaisance ou un véhicule nautique à moteur au sens de la directive 2013/53/UE du Parlement européen et du Conseil (*5).
Position de la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED), 23/01/2023, pièce jointe 2

On notera le « de facto » remplaçant le « de jure », en phase avec la pratique du fait accompli chère à la politique étrangère du pouvoir russe. ll est, néanmoins, inquiétant de le voir invoqué par l’administration française.

Bafouant le droit, la DNRED a refusé de communiquer, à No Shtandart In Europe, le document de la DGT sur lequel elle dit s’appuyer. Ce n’est pas le seul motif d’étonnement. Le passe-droit de la DNRED invente le terme « entités listées » et fait référence à des « catégories » ne figurant pas dans le règlement UE, qui vise TOUT navire immatriculé sous pavillon russe. Il prétend faussement que le Shtandart n’est pas concerné par nombre de conventions maritimes pertinentes définissant ce qu’est un navire [Article 3 sexies bis, §3 a)].

  1. Aux fins du présent article, à l’exception du paragraphe 1 bis, on entend par navire:
    a) un navire relevant du champ d’application des conventions internationales pertinentes;
Article 3 sexies bis §3 a) du règlement européen n°833/2024

Le passe-droit de la DNRED ment quand il soutient que les sanctions ne touchent que les navires de plus de 500 GT.

Mais c’est encore la conclusion qui est la plus renversante. Elle invoque le fait que la répétition des infractions dans le port de La Rochelle, ville notoirement sous influence russe, pour le pire, vaudrait jurisprudence.

Un tel salmigondis sert de « justification » aux préfets de départements. Il prouve surtout que la fraude du Shtandart est organisée au plus haut niveau de la République française. Pourtant, lorsque le pouvoir exécutif s’arroge le droit de réécrire les textes législatifs, il n’y a plus de séparation des pouvoirs. Il n’y a plus d’Etat de droit. C’est ainsi que fonctionne la Russie de Poutine. En France, la fraude du Shtandart nous montre que les réseaux russes ou pro-russes peuvent, sans contre-pouvoirs, exercer leur influence jusqu’au sommet de l’appareil d’Etat. Ce n’est certainement pas un exemple à suivre pour la démocratie espagnole.

Le Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères), en charge de la coordination des sanctions, s’oppose en vain à la fraude du Shtandart.

Dans les ports français, les préfets font la loi, au mépris des élus.

Le 16 août 2023, David Samzun, maire de la ville portuaire de Saint-Nazaire, s’est vu un imposer la présence du Shtandart par Fabrice Rigoulet-Roze, le préfet du département de la Loire-Atlantique. L’élu a rappelé, en vain, le règlement européen.

David Samzun, maire de Saint-Nazaire, 16/08/2023, pièce jointe 4

Là aussi, le préfet a invoqué la substance du fallacieux passe-droit de la DNRED. Il a tourné en dérision le règlement européen et la courageuse prise de position du maire ainsi que celle du Quai d’Orsay.

Fabrice Rigoulet-Roze, préfet de la Loire-Atlantique, dans Presse-Océan, 16/08/2023

Les complices de la fraude commettent un délit passible de poursuites pénales.

Le 28 novembre 2022, le Conseil européen a adopté à l’unanimité une décision visant à ajouter la violation des mesures restrictives (sanctions) à la liste des infractions pénales de l’UE figurant dans le traité sur le fonctionnement de l’UE.
https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2022/11/28/sanctions-council-adds-the-violation-of-restrictive-measures-to-the-list-of-eu-crimes/

Conseil européen, 28 novembre 2022

Le 9 juin 2023, le Conseil européen a arrêté sa position sur une directive qui aligne les sanctions en cas de violation. https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2023/06/09/eu-sanctions-council-finalises-position-on-law-that-aligns-penalties-for-violations/

« Une circonstance aggravante serait, par exemple, le fait que l’infraction a été commise dans le cadre d’une organisation criminelle ou par un agent public« .

N.D.A. : on pense ici aux préfets de départements et aux directeurs des grands ports maritimes.

« Les États membres doivent également prendre des mesures pour geler et confisquer les produits de la violation des mesures restrictives« .

N.D.A. : on pense ici aux sommes reçues des festivals et des affréteurs par le Shtandart.

Autorités espagnoles en charge de l’application des sanctions maritimes

National competent authorities sanctions implementation, pièce jointe 1, page 14

Lorsque le Shtandart s’est fait expulser de la Ruta Iacobus Maris et interdire d’escale à La Corogne, juillet 2022

Concernant l’affaire du Shtandart, en juillet 2022, la presse espagnole s’est montré plus professionnelle et plus indépendante que la presse française. Souhaitons qu’elle continue à faire honneur au métier de journaliste.

Bernard Grua, Nantes, Bretagne


Pièces jointes

1. National competent authorities sanctions implementation

2. Position de la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED), 23/01/2023

Shtandart, position de la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED), 23/01/2023
Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières

3. Position du Quai d’Orsay, 16/03/2023

Shtandart, position du Quai d'Orsay, 16/03/2023
Secrétaire générale du Quay d’Orsay, Mme Anne-Marie Descôtes,

4. Communiqué de David Samzun, maire de Saint-Nazaire, 16/08/2023

Shtandart, communiqué de David Samzun, maire de Saint-Nazaire, 16/08/2023
David Samzun, maire de Saint-Nazaire

Publié par Bernard Grua

Graduated from Paris "Institut d'Etudes Politiques", financial auditor, photographer, founder and spokesperson of the worldwide movement which opposed to the delivery of Mistral invasion vessels to Putin's Russia, contributor to French and foreign media for culture, heritage and geopolitics.

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