Photo de couverture Mathieu Pattier / Ouest-France
Daria Moskovets et Nina Spasskaya, deux réfugiées ukrainiennes résidant à Vannes, ont servi le narratif toxique de Vladimir Martus, capitaine-propriétaire du navire russe « Shtandart » violant les sanctions européennes. Leur manque de discernement, mais aussi l’emprise qu’exerce sur elles le microcosme politique vannetais, dont elles n’ont pas les codes, peuvent expliquer ce naufrage. On trouvera ici un courrier adressé aux intéressées, à la presse et aux principales associations œuvrant pour l’Ukraine, parties prenantes du collectif No Shtandart In Europe. Ce sera l’occasion de vérifier une nouvelle fois que, dans cette guerre, il n’existe pas de zone grise. Il y a un agresseur et un agressé, une victime et un bourreau. Ménager les intérêts russes et jouer une partition individuelle, si ce n’est individualiste, conduit immanquablement au reniement, voire à la trahison des principes européens, et à la marginalisation.
Bonjour à tous,
Je fais suite au courrier de M. Jean-Claude Orgeval repris ci-dessous (La “Maison del’Europe” de Vannes au service d’un navire russe fraudant les sanctions UE). Je comprends son courroux légitime. Mais il ne faut pas prendre trop à cœur ces palinodies locales, car sa lettre ne changera rien. Ouest-France Vannes assure la promotion de la prestation commerciale du navire russe « Shtandart » à la » (cеnsuré) « , son partenaire. François-Régis Hutin et le journalisme sont bien loin. La conscience professionnelle des rédactions Ouest-France et Presse Océan de Nantes ou Saint-Nazaire, avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger sur une autre affaire russe, celle des Mistral, me semble appartenir à un autre siècle, voire à un autre monde. Sans la prestation des trois personnes mentionnées par M. Orgeval, ne doutons pas que d’autres arguments auraient été trouvés contre ceux qui réclament l’application du 5e volet des sanctions pris à la suite des crimes russes de Boutcha. Mélanie Bécognée, ignorant tout de ce dossier, ne diffame-t-elle pas #NoShtandartInEurope en nous prêtant des propos calomnieux, sans même les justifier ? Mais peu importe, on peut remercier Ouest-France Vannes d’avoir scrupuleusement documenté la fraude du « Shtandart » dans le Morbihan. Voilà de futures pièces à conviction pour l’application de la décision UE du 28 novembre 2022.
Je n’ai aucune idée des motivations de Nina Spasskaya. J’ai seulement pu observer qu’elle a jugé le cas du « Shtandart » digne d’intérêt lorsqu’elle a appris qu’Oleksiy Goncharenko s’en préoccupait. Celui-ci, député d’Odessa à la Verkhovna Rada, membre de la délégation parlementaire permanente de l’Ukraine au Conseil de l’Europe, vice-président de la commission de l’APCE sur les migrations, les réfugiés et les personnes déplacées, a contribué, dès juin 2022, à révéler le mécanisme de l’instrumentalisation de l’aide humanitaire ukrainienne à La Rochelle au profit du réseau pro-russe du « Shtandart » . En-tout-cas, l’excursion de Mme Spasskaya, sur le « Shtandart », a donné, à Vladimir Martus, l’occasion de resservir sa fiction en annonçant avoir assuré le service après-vente de la guerre de ses compatriotes russes en Ukraine. Il prétend avoir « donné » à l’hôpital de Zaporijia de l’argent… qui ne venait pas de sa poche. Ceci est conforme à ce que j’avais anticipé dès le 30 avril 2023. Les autres propos de ce beau parleur sont de la même eau. Mais on ne va pas réécrire le papier d’Isabelle Jégouzo, comme nous l’avons fait pour d’autres de ses collègues. D’autant que la fable a été déjà été maintes fois démentie et que tout est accessible en ligne.

manifestation No Shtandart Vannes 18 mars 2023
Daria Moskovets a participé à notre manifestation vannetaise du samedi 18 mars 2023 avec son petit garçon Yaroslav, son amie Olena et la maman de celle-ci. Isolée, elle était ravie, disait-elle, de prendre part à une vraie manifestation et de rencontrer d’autres Ukrainiennes. Elle a passé le reste de cette journée à visiter Vannes avec la délégation nantaise. Dans cette même ville sur le port, lors d’un rassemblement de la « Maison de l’Europe », le samedi 22 avril 2023, elle a fait un exposé montrant qu’elle avait assez bien compris le cas du « Shtandart ». Elle a appelé à signer la pétition demandant au président du Conseil régional de Bretagne et au préfet de la région Bretagne d’appliquer l’interdiction qui est faite au « Shtandart » d’être présent dans nos ports. La manifestation du jeudi 18 mai 2023 a été organisée à sa demande. Port-Blanc a été choisi selon la suggestion de François-Xavier Camenen. Toujours est-il que les propos de Mme Moskovets, rapportés par Ouest-France, s’ils sont exacts, n’ont pu que lui être dictés, pour une contrepartie que nous ignorons. Il n’en reste pas moins que cette jeune femme, toute désorientée et manipulable, qu’elle soit, en reste responsable. Elle l’est particulièrement devant ses compatriotes, qu’elle a prétendu, ou qu’on lui a fait prétendre, représenter à bord du « Shtandart », le jeudi 18 mai 2023.
En ce qui concerne François-Xavier Camenen, présent à notre manifestation du 18 mars 2023, je ne compte plus les heures que j’ai passées au téléphone avec lui, les explications que je lui ai données et les documents authentiques que je lui ai fait parvenir. Il connaît toute la duplicité du réseau d’influence du « Shtandart ». Toujours est-il qu’il a finalement pris position pour le navire russe et a dicté son discours à Daria Moskovets, qui, à son tour, a tenté, à trois reprises, de nous l’imposer. À mon sens, ce retournement trouve son origine dans notre démenti de l’affirmation du maire, David Robo. Lequel a prétendu en Conseil municipal, que le Shtandart appartenait à une association allemande (Le Télégramme 12 avril 2023), alors qu’il s’agit plutôt d’un mécanisme de facturation destiné à contourner, là encore, les sanctions et, peut-être, à tromper l’opinion publique.

En tant que président de la « Maison de l’Europe Morbihan », François-Xavier Camenen aurait dû avoir à cœur de prendre au sérieux les institutions et les décisions de l’Union européenne. D’autant que M. Camenen a, lui-même, obtenu la confirmation du fait que le Quai d’Orsay, chargé de la coordination générale des sanctions, considère bien que le « Shtandart » entre dans le champ de l‘article 3 sexies bis du règlement européen n°833/2014.
Néanmoins, M. Camenen estime maintenant que l’on peut ignorer une mesure prise à l’unanimité des 27 États membres. Afin de ne pas donner l’impression fondée de capituler en rase campagne, il demande seulement l’envoi du pavillon breton sur le « Shtandart ». On a du mal à comprendre ce qu’il reproche à notre « Gwenn Ha Du » pour estimer judicieux le fait de l’impliquer dans cette fraude et dans cette collaboration. Il aurait mieux fait de proposer de hisser le drapeau européen, sous le pavillon russe, sur le navire ambassadeur de poutine. Cela aurait été un beau résumé de sa contribution à ce dossier. Et cela n’aurait pas manqué d’allure, sachant que le criminel de Moscou est le chef d’un Etat reconnu sponsor du terrorisme, objet d’un mandat d’arrêt de la CPI, et ne fait pas mystère de sa volonté de détruire l’Union européenne.
Il me semble que l’ambassade d’Ukraine en France doit se saisir de ce dossier.
Sincères salutations,
Bernard Grua, porte-parole de #NoShtandartInEurope
Pétition pour l’application des sanctions contre le navire russe Shtandart en Bretagne
Merci, de lire, de signer et de partager la pétition: https://www.mesopinions.com/petition/espace-europeen/navire-russe-shtandart-bretagne/205160
Tableau de chasse de Vladimir Martus sur Ouest-France



Un avis sur « Deux réfugiées ukrainiennes manipulées dans une affaire russo-vannetaise de fraude aux sanctions européennes »