Hélène Roudier de Lara, une professeur mise en retraite anticipée, me fait grief d’une soi-disant impolitesse. En effet, dans un de mes textes, je l’ai simplement mentionnée sous « Roudier » lors d’un échange concernant le toxique André Markowicz. Il me semble que cette personne ignore les usages qu’elle invoque. Je vais m’employer à les lui rappeler.
Il est toujours avantageux de porter un titre nobiliaire. Être de quelque chose, ça pose un homme, comme être de garenne, ça pose un lapin.
Alphonse Allais
L’utilisation des noms de famille, seuls, est parfaitement acceptable.
Bernard Grua la première des politesses serait de respecter les noms des gens auxquels vous vous adressez … Ce que vous ne faites pas. Si ce n’est pas de la vulgarité ça…
Hélène Roudier de Lara
Il est fréquent, dans des articles de presse, voire dans des ouvrages plus conséquents, de mentionner une personne sous son seul nom de famille. Il m’arrive de me faire appeler simplement sous le nom du « Grua » comme, par exemple, dans cet article RFLRE ou dans cette dépêche d’Ukrinform rédigée par Roman Sushenko. Il n’y a pas lieu d’y voir de l’impolitesse ou de la vulgarité. Quant au respect, qui ose encore le réclamer? N’est-ce pas la première revendication des caïds, dealers de quartiers, et des islamistes radicaux ?
L’échange ayant occasionné le courroux d’Hélène Roudier de Lara concernait le sulfureux discours brittophobe d’André Markowicz. Lequel sait séduire une audience naïve par des positions anti-Poutine largement partagées par de nombreux et bien réels activistes. Lire: André Markowicz: le poison.
Quelle appellation utiliser dans le cas des noms composés?

Un nom composé avec particule se présente généralement comme suit: « patronyme] de [nom du fief] ». Il indique normalement une famille aristocratique, bien que les abus de ces derniers siècles aient fait que les roturiers représentent plus de 50 % des noms à particule. Les usurpateurs sont généralement très sourcilleux des extensions qu’ils se sont attachés. Il en est de même pour certaines femmes de simples familles qui ont fait un «beau mariage» en épousant «un nom». Par humour, on rajoute aux courants d’air à rallonges: « le dernier ferme la porte » ou «et d’autres lieux découverts à marée basse». Le sel de l’affaire, si je peux me permettre, se situe dans la Grande ordonnance de la marine dite aussi ordonnance royale de 1681 rédigée par Colbert, le 31 juillet 1681 stipulant que les lieux recouverts à marée haute appartiennent à l’Etat, sous le terme de « domaine public maritime ».
Dans l’armée, je parle ici du corps des officiers, qui n’était constitué que de nobles (sauf très rares exceptions) avant la révolution, on omet le patronyme. Cette convenance a perduré. On dira: « [Capitaine de Vaisseau, Amiral, Colonel, Général] de [Nom du fief] ».
Si l’on n’indique pas le grade et que l’on cite le nom seul, on n’utilisera pas la particule «de» (on n’abordera pas ici les cas des «d’» ou «du»). Si le nom est monosyllabique, la particule est conservée. Ainsi, on dit « Bougainville » et «de Gaulle». Cette pratique est d’ailleurs conforme à l’usage français . Je ne connais pas l’usage chez les militaires du rang. Elle ne doit pas différer.
Pour la personne qui nous intéresse, je n’ai pas souhaité utiliser « Hélène Roudier de Lara ». Je dois l’avouer, je ne trouvais guère de noblesse aux «saloperies» (je cite) qu’elle avait eu, précédemment, la cuistrerie d’invoquer (voir André Markowicz: le poison). J’étais bien décidé à l’interpeller. Compte-tenu de son âge et compte-tenu du fait que nous ne sommes pas intimes, je n’envisageais pas non plus de l’appeler «Hélène». Toutefois « Lara », seule, ressemble trop à un prénom féminin slave. Il risquait de créer la confusion. De plus, je ne me voyais pas plagier Boris Pasternak et user du prénom de la célèbre héroïne illuminant les pages du « Docteur Jivago ».
Pourquoi le patronyme sans particule est-il pertinent ?
Dans certains Etats, les familles nobles n’ont pas de particule. C’est le cas par exemple en Pologne, en Ukraine et en Russie : Poniatowski, Khmelnitski, Mazeppa, Romanov, Youssoupov, Trubetskoy, etc. En France on trouve, aussi, des familles d’ancienne ascendance sans particule.
Dans quelques cas, le phénomène est plus complexe. En Bretagne, où l’on aime à raccoucir les noms, la particule et le fief figurent bien dans l’état-civil. Mais, dans la pratique, il peut arriver qu’ils soient omis. La valeur reconnue à une famille, dans ces territoires où tout le monde se connaît depuis des générations, particulièrement sur les lieux de résidence rurale, n’a point besoin d’artifices sociaux, dès lors que la conduite suscite un respect mutuel, sans qu’il soit nécessaire de le demander. Ainsi, mes grands-parents maternels se sont-ils toujours fait appeler par leur patronyme. Il en a été de même pour mes oncles et tantes, à l’exception de l’un d’entre eux ayant fait carrière en tant qu’officier de cavalerie. Lui et ses enfants se présentaient avec particule et nom de fief, tant qu’ils étaient en garnison à l’extérieur, que ce soit à l’étranger ou en France. Ce fut longtemps matière à plaisanterie. Revenus, en retraite, sur les terres bretonnes, mon oncle et son épouse se font, à nouveau, appeler par leur patronyme, seul, précédé de Monsieur ou Madame, voire de leurs prénoms. Mais ce phénomène ne touche pas seulement l’Armorique reculée.
Ainsi Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, en dépit de ses comportements parfois proche de ceux d’un maraud, est de réelle ascendance noble alors que le distingué Dominique Galouzeau de Villepin est un roturier. On peut reconnaitre au premier le mérite de ne pas dénoncer une soi-disant « vulgarité » concernant ceux qui n’écrivent pas son état-civil dans son intégralité. Indice intéressant, pour le second, on le voit jamais mentionné sous le patronyme de Galouzeau. Entre les deux se situe Valéry Giscard d’Estaing, roturier lui aussi, mais que l’on a souvent appelé seulement Giscard.
Pour certains, l’utilisation du seul patronyme a une explication simple. Un ancêtre a été anobli s’il s’est fait remarquer par ses réalisations. On continue à entretenir la mémoire de sa valeur en n’oubliant pas le patronyme de celui qui s’est distingué. Les marqueurs matériels de la particule et du fief peuvent donc être de moindre importance.
À supposer que « Roudier de Lara » corresponde à ce qui a été exposé ci-dessus, il n’y a pas lieu d’éprouver du ressentiment au seul usage de « Roudier ». Mais est-ce bien le cas ? Ne serait-ce pas là que le bât blesse?

Que signifie réellement « Roudier de Lara »?
Notons que l’époux de Madame Hélène Roudier de Lara se fait appeler «Philippe de Lara». Pourquoi aurait-il supprimé le patronyme «Roudier» alors que sa conjointe l’aurait conservé? Finalement, «Roudier», ne serait-il tout simplement pas le nom de jeune fille de cette femme? Si oui, sa réaction ne manquerait pas de piquant. On peut donner quelque crédit à cette supposition. En effet, toute recherche Google sur «Roudier de Lara» ne restitue que cette Hélène.

Quant à « de Lara », selon Wikipedia, il s’agit d’une ancienne famille noble espagnole (XIIe siècle), originaire du Royaume de Castille (Lara, près de Burgos) pour laquelle on connaît d’autres patronymes, mais il n’est jamais fait mention de «Roudier». «Au Xve siècle, la famille soutient les rois catholiques dans leur lutte contre Jeanne de Castilla. En 1520, le roi Charles Ier d’Espagne offre à la famille Manrique de Lara la dignité de « Grands d’Espagne », la plus haute dignité du Royaume. Durant son règne et celui de Philippe II d’Espagne, les membres de la famille sont nommés vice-rois, capitaines généraux, ambassadeurs ou cardinaux. La famille a aussi donné de nombreux membres de l’Ordre de la Toison d’or, ou de l’Ordre de Santiago, comme Rodrigo Manrique qui en fut grand-maître. Celui-ci est par ailleurs le père du poète espagnol Jorge Manrique ». Ainsi les « Lara » seraient-ils des nobles originaires du pays de l’impitoyable inquisition?
Pour ajouter à la confusion Monsieur Philippe de Lara dit de lui-même: « je ne suis qu’un vieux judéo-banderiste de plus de 60 ans » (Voir Wassyl Slipak, chanteur d’Opéra parti combattre en Ukraine, est décédé). Un banderiste est un ultra nationaliste ukrainien. Comprenne qui pourra.

Lire aussi une analyse détaillée de l’activisme d’Hélène Roudier de Lara

Hélène Roudier de Lara est une Française pro-Ukraine et anti-Poutine. Elle s’est fait connaître sur Facebook par des positions sans compromis, s’élevant parfois contre ceux qui s’engagent pour les mêmes causes. Peut-on parler, néanmoins, d’activisme ? Lire: L’activisme d’Hélène Roudier de Lara
Le couple Philippe de Lara et Hélène Roudier de Lara lance, en 2018/2019, une association et un site web intitulés «L’Ukraine est notre voisin». Les objectifs affichés étaient ambitieux et les parrainages de valeur. Mais le projet s’est révélé être une coquille vide. Lire: «L’Ukraine est notre voisin», l’association/site-web d’Hélène et Philippe de Lara
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Bernard, les de Lara sont pro Ukraine et rigoureusement anti Poutine!
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Chère Tatiana, merci beaucoup pour votre commentaire.
Oui, vous avez, vous aussi, mis le doigt sur ce qui explique probablement le comportement de Roudier et l’impunité dont elle jouit habituellement grâce au réflexe pavlovien et communautariste du camp opposé au Kremlin. Les Lara s’affichent comme pro-Ukraine et anti-Poutine. Ils en font suffisamment la publicité, à Paris, pour que cela se sache. Il n’en reste pas moins que cela ne vaut pas sauf-conduit et que cela ne devrait pas conduire Roudier à agir comme une rustre. Si tant est qu’elle ait le savoir-vivre et l’éducation lui permettant d’interagir civilement. Pour ma part, j’ai un gros doute. Une petite mise au point ne me semblait pas inutile.
Dès le début de ce papier, j’ai d’ailleurs expliqué ce qui en était à l’origine. « L’échange ayant occasionné le courroux d’Hélène Roudier de Lara concernait le sulfureux discours brittophobe d’André Markowicz. Lequel sait séduire une audience naïve par des positions anti-Poutine largement partagées par de nombreux et bien réels activistes. Lire: André Markowicz: le poison.«
Il est assez choquant de voir des personnes comme Roudier utiliser, à des fins d’insulte et de harcèlement, une cause qu’elles prétendent servir. Voici, entre autre, ce qu’elle disait:
Ah, qu’il est doux l’anti-poutinisme et qu’il permet de dispenser une soupe nauséabonde en jouissant de nombreux partages et d’unanimes félicitations !
Que Roudier partage le sectarisme de Morvan ou de Markowicz, n’aurait rien d’étonnant. L’arrogance et le caractère clivant du couple Lara est de notoriété publique. En revanche, ils devraient s’interroger sur la véritable famille politique de Markowicz, qui est très, très différente de la leur.
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