La France et l’Islamisme: lettre à mes amis tunisiens.

Un individu tel que l’extrémiste Abdelhakim Sefrioui ne serait pas toléré en terre d’Islam. Ce qu’a fait le salafiste imam de Pantin ne serait pas plus admis. Alors, pourquoi la France n’aurait-elle pas le devoir de se protéger contre ce genre d’extrémistes ? Pourquoi nos amis musulmans étrangers pourraient-ils penser que le combat qu’ils doivent mener, pied à pied, chez eux n’aurait pas lieu d’être chez nous ?

Combien de fois n’ai-je pas entendu, particulièrement en Tunisie : « Nous détestons les Salafistes. Ils ont fait tant de mal chez nous ». Pourtant, ce que je lis de la part de ces personnes instruites, équilibrées, responsables et habituellement lucides en exprime parfois le contraire.

La France est confrontée à un niveau de terrorisme imposant des mesures de sauvegarde, dans le respect des lois démocratiques de la république et de la liberté de toutes les religions.

La France est le pays européen le plus touché par le terrorisme islamiste. Pourquoi lorsque nous appliquons le droit contre ces criminels, ceci est présenté comme une fureur islamophobe, un terme légitimant le meurtre ?

Comment pouvons-nous, comment pouvez-vous, espérer faire comprendre, à la population française, la distinction entre l’islamisme extrémiste et le vrai Islam dans une telle confusion ? Pourtant, seule cette compréhension permettra aux différentes communautés de vivre en paix. En France, les extrémistes de tout poil, les racistes et les suprémacistes n’attendent qu’un faux pas pour passer à l’action et à l’affrontement. Ils sont déjà au pouvoir aux Etats Unis et dans certains pays européens.

Des imposteurs se servent des croyants

Les vrais Musulmans, résidant hors de France, doivent être beaucoup plus prudents et lucides, que ne le sont actuellement nombre d’entre eux. Il serait judicieux qu’ils résistent à la désinformation et aux messages de haine qu’ils reçoivent, voire qu’ils partagent. Ils gagneraient à ne pas se laisser manipuler par des potentats qui se rêvent en chefs de l’Oumma. Que cela soit un dictateur qui se voit déjà en sultan ou en khalife. Que cela soit un Imran Khan qui souhaite distraire son peuple d’une effarante pauvreté, d’un analphabétisme ravageur ou de services sociaux détournés. Que cela soit des ayatollahs coupables de crimes de masse chez eux ou à l’étranger. Que cela soit des émirs koweïtiens ou qataris jouissant de leurs palaces parisiens ou azuréens, de leurs esclaves, de leurs vins fins, de leurs prostituées et de leurs équipes de football européennes tout en maîtrisant, Al Jezeera, un média qui vomit, aujourd’hui, le pays qu’ils adorent charnellement et infidèlement mais dont ils conchient les valeurs permettant leur accueil.

Les messages partagés sur les réseaux sociaux vont-ils conduirent, comme pour Conflans, à de nouveaux crimes, pour le malheur de tous?

Mettre sa religion dans le train des criminels est une offense à ses propres croyances. Si la raison ne triomphe pas, seuls les Salafistes sortiront vainqueurs. Ne croyez pas qu’ils se contenteront de massacrer des « Kouffar » et nombre de vos coreligionnaires français, tout en épargnant les bons et pieux Musulmans que vous tentez d’être, chez vous. Ils savent bien mieux traverser la Méditerranée que vous et nous. Ils ont les réseaux, les passeports, les caches et les faux papiers pour cela. Nice (86 morts, 458 blessés) et Sousse (39 morts, 39 blessés) sont à moins de deux heures. Au passage, je peux témoigner que la France a fait dignement son deuil du carnage niçois réalisé par un Tunisien, sans en blâmer la nation tunisienne ou ses dirigeants. Sans bien sûr exiger un respect réciproque, le respect se gagne mais ne se réclame pas quand on a de l’honneur, il ne serait pas saugrenu d’espérer plus de retenue de la part de certains de nos amis du pays de Sidi Mansour.

Un lettré pakistanais m’a confié, au cours d’une longue discussion, durant une belle soirée estivale dans les montagnes du Karakoram: « Nous avons cru qu’il y avait des bons et des mauvais terroristes. Nous nous sommes trompés. Nous n’avons pas fini d’en payer le prix ». Et encore, s’il n’y avait que les coupables qui en étaient les cibles. Suite au propos insensés du PM Ihram Khan, la France a subi, en moins d’un mois, deux attaques d’islamistes pakistanais (25 septembre 2020 et 21 octobre 2020).

N’inversons pas criminels et martyrs

Oui, l’erreur est mortifère. Il n’y a que des mauvais terroristes. Ces terroristes ne sont pas, comme on tente de vous le faire imaginer, des martyrs au service de votre religion, une cause infiniment plus noble, que ces délinquants confirmés et multi-récidivistes, se complaisant dans la fange, le vol, le viol, la violence et le sang. Ce sont des meurtriers qui cherchent à transcender une vie d’échecs en attirant le plus de victimes possibles dans un suicide qu’ils veulent théâtral. Eux, et leurs inspirateurs, sont des êtres condamnés par l’immense majorité des musulmans et de leurs imams vivant en France. Écoutons, suite à l’égorgement et la décapitation de Samuel Paty, ce que nous dit l’imam Hassan Chalghoumi, né à Tunis .

Voir aussi: « Abdelhakim Sefrioui est un monstre très dangereux qui manipule notre jeunesse », assure Hassen Chalgoumi

¨Paix sur terre aux hommes de bonne volonté (Saint Luc)

Mohammed Guerroumi à Nantes: « quand je vois qu’on a assassiné un enseignant au nom de ma religion, c’est beaucoup de révolte. »

Le président breton du culte musulman : « Nous devons tous être des soldats contre le fanatisme »

La dignité de la justice tunisienne: « Le parquet ouvre une enquête suite aux propos de Rached Khiari (député)« 

Le fait de justifier l’abominable crime commis contre Samuel Paty vaut à ce député d’être poursuivi, par la justice tunisienne, pour apologie de terrorisme.

Que faut-il donc penser du président de cette association culturelle de Tunis, dont on peut voir les captures d’écran ci-dessus? Non seulement il justifie l’égorgement et la décapitation de ce malheureux professeur, mais, en plus, il appelle à un nouvel assassinat, celui du Président Macron.

Al Azhar condamne l’attentat de Conflans (contre le professeur Samuel Paty)

Le clergé d’Al Azhar, principal centre de formation du monde islamique sunnite, condamne l’assassinat du professeur français Samuel Paty décapité, hier, vendredi 16 octobre 2020, à Conflans-Sainte-Honorine, indique notamment l’agence italienne Agenzia Nova. « Al Azhar exprime sa condamnation pour l’acte terroriste qui a eu lieu vendredi à Paris, où un extrémiste a décapité un enseignant », lit-on dans un communiqué.

Il reste des justes

J’estime A*** en tant que personne. Je respecte profondément ses croyances sans qu’elle aie besoin de me le demander. Elle n’est pas de ceux qui exigent le respect sous peine de violence, qu’elles soient de petits dealers ou de pontifiants « notables ».

A*** est professeur. Elle est titulaire d’un doctorat. Elle est musicienne au sein de l’orchestre national de Tunisie. Elle est adjointe au maire d’une municipalité dans la périphérie de Tunis. Voici ses partages sur Facebook. Merci à elle, pour nous et pour la jeunesse tunisienne.

A vos commentaires!

Ce papier est déjà bien long. Il y aurait pourtant tellement à dire et à échanger sur le sujet. Alors, si vous voulez faire part de votre réaction, partager des informations ou poser des questions, n’hésitez pas. Utilisez la case commentaires ci-dessous. Vous pouvez témoigner en votre nom ou de façon anonyme. Sachez néanmoins que l’expression doit rester courtoise. Les insultes, le harcèlement et les discours de haine feront l’objet d’une tolérance zéro. Merci d’avance pour ce dialogue.

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