Shtandart, que doit faire l’Ukraine contre le navire ambassadeur de Choïgou et de Poutine qui occupe les ports français ?

Image de couverture – @art.malon: Mariia Loniuk – Марія Лонюк

Le navire privé russe « Shtandart » occupe, depuis près de deux ans, le port français de La Rochelle. À partir de cette base, il se rend dans différents festivals maritimes où il effectue de rémunératrices prestations commerciales. Pourtant le 5e volet des sanctions, formalisé dans l’article 3 sexies bis du règlement européen n°833/2014 précise :

1.   Il est interdit de donner accès, après le 16 avril 2022, aux ports et, après le 29 juillet 2022, aux écluses situés sur le territoire de l’Union à TOUT navire immatriculé sous pavillon russe, à l’exception de l’accès aux écluses pour quitter le territoire de l’Union. »

article 3 sexies bis du règlement européen n°833/2014

Ouest-France, le quotidien le plus diffusé dans notre pays, a conduit des semaines d’enquête. Ses conclusions sont résumées dans deux principaux articles :

Ils démontrent que Vladimir Martus, le capitaine-propriétaire du « Shtandart », n’est pas un opposant au régime de Poutine et qu’il n’y a pas d’Ukrainiens à bord de son navire. Ils prouvent aussi que cet individu entretient des liens étroits avec l’Administration présidentielle russe. En plus des articles précités, toutes les sources, en langue russe, sont consultables ici : https://bit.ly/na-russkom

Amis des Grands Voiliers, Didier Lallement, Shtandart
Didier Lallement

Le 27 avril 2024, le journal Sud-Ouest a précisé que l’affaire du « Shtandart » était gérée par le Secrétaire général de la merDidier Lallement, qui dirige un organisme interministériel directement rattaché au Premier ministre, Gabriel Attal.

Suite aux actions du collectif #NoShtandartInEurope, si le « Shtandart » souhaite pouvoir rester en France, Didier Lallement lui demande seulement de changer de pavillon d’immatriculation. En conséquence, le navire russe prétend être en train de passer sous pavillon des Iles Cook. Pourtant l’article 3 sexies bis du règlement européen n°833/2014 précise :

2.   Le paragraphe 1 (interdiction) s’applique aux navires qui ont changé leur pavillon russe ou leur numéro d’immatriculation russe pour le pavillon ou le numéro d’immatriculation de tout autre État après le 24 février 2022.

article 3 sexies bis du règlement européen n°833/2014

Le « Shtandart » continuera donc à violer les sanctions européennes avec la complicité des plus hautes autorités françaises. Par ailleurs, la modification du pavillon d’immatriculation ne changera pas la nature des liens de Vladimir Martus avec l’Administration présidentielle russe et, éventuellement, avec ses services de renseignement. Le navire demeurera un risque potentiel pour la sécurité nationale française ainsi que pour les citoyens ukrainiens et les opposants russes résidant en France. De plus, il pourra poursuivre sa mission de propagande impérialiste.

Je recommande donc que le gouvernement ukrainien se mette en rapport avec le gouvernement français pour obtenir l’expulsion irrévocable, et dans les plus brefs délais, de ce navire ambassadeur de Poutine et de Choïgou. À défaut, je suggère de donner la publicité la plus large au reniement, par la France, de sa signature. Je préconise, enfin, que le « Shtandart » soit considéré comme une cible légitime, par les forces armées ukrainiennes, lors de ses transits en eaux internationales.

Bernard Grua

Французький активіст Бернар Грюа відвідав Одесу

Publié par Bernard Grua

Graduated from Paris "Institut d'Etudes Politiques", financial auditor, photographer, founder and spokesperson of the worldwide movement which opposed to the delivery of Mitral invasion vessels to Putin's Russia, contributor to French and foreign media for culture, heritage and geopolitics.

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