Notre Dame de la belle verrière un merveilleux ensemble du XIIe qui participe à la renommée internationale de la cathédrale de Chartres

Chartres, Notre Dame de la belle verrière © Bernard Grua 2010

Un vitrail admiré depuis des siècles

Depuis l’origine, cette représentation de Marie fut l’objet d’une grande vénération, mais ce n’est qu’à partir du XVe siècle que ce vitrail fut appelé « Belle Verrière ». Cette appellation reflète l’admiration qu’on a toujours eue pour ce merveilleux ensemble qui participe à la renommée internationale de la cathédrale de Chartres.

Le bleu de Chartres

Au premier regard, on est ébloui par le bleu lumineux du vêtement de la Vierge, bleu obtenu au XIIe siècle par l’emploi d’oxyde de cobalt pur au moment de la fabrication du verre. Ce verre est encore éclairci par la présence de nombreuses bulles d’air qui le rendent encore plus éclatant et mis en valeur par le rouge intense du fond.

Rescapée de l’incendie

Cette Vierge, qui occupe trois panneaux, date de 1180 et a été sauvée de l’incendie de 1194 qui détruisit la cathédrale de Fulbert. Il est vraisemblable que ce vitrail, tout neuf, était en place d’honneur dans le chœur de la cathédrale, qui était voûté – c’est pourquoi le vitrail a été protégé des flammes.

Lors de la construction de la nouvelle cathédrale, ces trois panneaux ont été enchâssés dans une composition du XIIIe siècle qui prit place à l’entrée sud du déambulatoire. L’image de la Vierge, qui tient l’enfant Jésus sur ses genoux, a été entourée d’anges, et au dessus d’elle, une colombe symbolise la présence de l’Esprit Saint. Dans la partie inférieure, des médaillons narratifs évoquent, sur trois registres, les tentations du Christ au désert, puis le miracle des noces de Cana, où Jésus changea l’eau en un vin nouveau, pour la joie des convives.

Son fils, vrai homme, vrai Dieu

La Vierge Marie nous présente ainsi son fils, vrai homme et vrai Dieu. Vrai homme, en proie aux tentations ; il en triomphe par sa fidélité à Dieu, son Père. Et, à ses premiers disciples, il manifeste sa « gloire » divine par le signe de Cana (Jn 2, 11).Sous l’image de la Vierge à l’enfant, vénérée depuis comme Notre-Dame de la Belle Verrière, est évoquée la tentation du Christ au désert. Peut-être que notre vitrail indique ainsi que Marie, par un privilège unique, a été (dès sa conception, comme le définira plus tard le dogme de l’ « Immaculée Conception »), exempte de tout péché ; et, vigilante, elle n’a succombé à aucune tentation, comme l’affirmait déjà à cette époque Pierre de Celle, évêque de Chartres, après avoir été longtemps abbé de Saint-Rémi de Reims (lettre CLXXIII-P.L.CCII, 630).

Quand les vitraux se répondent

Marie était présente aux noces de Cana … Au cours du repas, elle s’aperçoit que les hôtes sont dans un grand embarras, car il n’y a plus de vin. Elle en parle discrètement à son fils, Jésus : ils n’ont plus de vin. Puis, très confiante, elle dit aux serviteurs : faites tout ce qu’il vous dira (Jn 2, 1-12).Marie nous apparaît ainsi, dès les premières pages de l’évangile de Jean, comme celle qui intercède, auprès de son Fils, en notre faveur.
Les messages des vitraux s’éclairent les uns les autres : le vitrail voisin évoque les tentations de saint Antoine dans le désert égyptien, auxquelles il a résisté, nourri par le pain du Christ.

Publié par Bernard Grua

Graduated from Paris "Institut d'Etudes Politiques", financial auditor, photographer, founder and spokesperson of the worldwide movement which opposed to the delivery of Mitral invasion vessels to Putin's Russia, contributor to French and foreign media for culture, heritage and geopolitics.

Laisser un commentaire